
Le dossier de l’Université franco-ontarienne en 5 questions
Avec près de 600 000 Franco-ontariens, l’Ontario est la province canadienne qui compte le plus de francophones après le Québec. Du primaire jusqu’au secondaire, les franco-ontariens peuvent suivre une scolarité entièrement en français. Mais quand vient le temps de faire des études universitaires, ils ont peu de choix – certains diront même « pas de choix ». Depuis quelques années, la communauté lutte pour une université entièrement francophone. Voici en 5 questions ce qu’il faut comprendre de ce dossier.
Pourquoi les francophones demandent-ils une université franco-ontarienne?
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L’Ontario a un système clair d’écoles primaires et secondaires francophones, mais ce n’est pas le cas des établissements postsecondaires. Le besoin d’avoir une université francophone en Ontario existe depuis des dizaines d’années. Mais au cours des cinq dernières années, ce mouvement a connu un second souffle avec la création du Regroupement des étudiants franco-ontariens (REFO). Cette association a eu pour premier dossier l’Université franco-ontarienne, puis elle s’est concentrée sur d’autres dossiers qui touchent les étudiants.
Les étudiants universitaires qui suivent actuellement des cours en français le font principalement dans des établissements bilingues. Sur ces campus, non seulement la vie universitaire est souvent anglophone, mais de plus, l’offre de cours en français a tendance à être limitée. Les francophones se trouvent de nouveau dans un milieu minoritaire.
Quels programmes postsecondaires sont présentement offerts en français en Ontario?
Il y a deux principaux collèges francophones en Ontario : le Collège Boréal, La Cité collégiale (qui compte aussi le Collège d’Alfred).
Il y a également des universités ou des campus bilingues : l’Université d’Ottawa (et l’Université Saint-Paul, qui en dépend), le Collège universitaire dominicain (à Ottawa), l’Université Laurentienne (à Sudbury), l’Université de Sudbury et le Collège universitaire Glendon à l’Université York (à Toronto). Puis il y a l’Université de Hearst, qui est entièrement francophone, mais qui dépend de l’Université Laurentienne. L’Université de Hearst a un choix limité de programmes de premier cycle et n’offre pas de programmes de deuxième cycle.
Malgré cette diversité de campus francophones ou bilingues, les choix de programmes entièrement en français restent limités.
En quoi cette université pourrait-elle être différente des autres institutions postsecondaires qui offrent des programmes en français?
Ceux qui militent pour une université franco-ontarienne veulent avant tout une université avec une administration autonome et francophone. Certaines universités bilingues sont actuellement gérées principalement par des anglophones qui ne représentent pas adéquatement les besoins des francophones. Une administration autonome pour et par les francophones serait plus apte à subvenir aux besoins des étudiants franco-ontariens.
De plus, en ayant un campus entièrement francophone, les étudiants pourraient avoir une vie de campus en français, ce qui n’est pas le cas sur la plupart des autres campus de la province. D’ailleurs, la communauté francophone insiste pour avoir une université physique et non virtuelle, car avoir une bâtisse favoriserait la revitalisation de la communauté.
En 1995, un projet de collège francophone, le Collège des Grands Lacs, avait mené à un collège principalement virtuel. Ce format ne convenant pas à la communauté. Les inscriptions allaient en descendant et le collège a fermé ses portes moins de 10 ans plus tard, en 2002. Les francophones aimeraient éviter une telle issue pour l’université franco-ontarienne.
Le gouvernement ontarien est-il prêt à mettre en place une telle université?
Pendant des années, le REFO, la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO) et l’Assemblée de la francophonie en Ontario (AFO) ont poussé le dossier. Après que ces organismes aient compilé des données sur les services francophones de la province, qu’ils aient organisé des consultations partout dans la province et qu’ils aient fait une demande officielle à Queen’s Park, le gouvernement ontarien a décidé de se pencher plus officiellement sur le dossier.
En novembre 2016, Deb Matthews, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle, et Marie-France Lalonde, la ministre des Services gouvernementaux et des Services aux consommateurs, et ministre déléguée aux Affaires francophones, ont annoncé la composition d’un Conseil de planification pour une université de langue française. Ce conseil, présidé par Dyane Adam, l’ex-commissaire aux langues officielles du Canada, a pour mission de se pencher sur la faisabilité d’une université dans le Centre et le Sud-Ouest de l'Ontario
Quelles sont les prochaines étapes de ce dossier?
Le rapport du Conseil de planification est attendu le 30 juin. Les prochaines étapes seront plus claires une fois que ce rapport sera remis à la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle.
Selon des rumeurs, son comité donnera une réponse positive à la création d’une université basée à Toronto. Cette université pourrait être greffée au projet de la Maison de la francophonie de Toronto, et partagerait une bâtisse avec le Collège Boréal et d’autres organismes francophones.
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